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Test – Black OPS 2 : Le DLC à 60 €

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Chaque année, les arbres se dénudent et l’hiver s’installe tranquillement, on attend le beaujolais nouveau en sachant qu’il n’est pas bon mais festif, et les mêmes…

Chaque année, les arbres se dénudent et l’hiver s’installe tranquillement, on attend le beaujolais nouveau en sachant qu’il n’est pas bon mais festif, et les mêmes fans font la queue sur les Champs Élysées pour acheter leur Call of Duty annuel. Après avoir sorti en 2010 un Black Ops très réussi, le studio Treyarch s’est fixé pour but de renouveler la franchise avec Call of Duty : Black Ops 2. Mais est-il vraiment possible, en cette fin de cycle des consoles, de relancer une série qui a déjà donnée tout ce qu’elle a ?

Call of Duty : Black Ops 2 nous fait découvrir la guerre en 2025. Et croyez-nous, elle a bien changé. Les soldats de terrain devenus rares sont progressivement remplacés par des drones et des machines de combat autonomes. C’est dans ce contexte déshumanisé qu’un terroriste international, Raul Menendez, fait planer une menace obscure contre le monde libre (traduire : les États-Unis). Dans la peau de David Mason, nous devons trouver un moyen de l’arrêter, en nous servant de tout l’arsenal moderne imaginé par Treyarch. Mais pour bien comprendre les origines de Menendez, il faut également incarner le père de David, Alex Mason (héros de Black Ops 1) lors de flashbacks qui nous ramènent au cœur des 80’s.

Les graphismes font peine à voir

La guerre du futur

Alors que Black Ops avait pris tout le monde de court en construisant une histoire intéressante, son successeur atteint des profondeurs abyssales de nullité scénaristique.
Pour attraper Menendez, l’intrigue nous entraîne dans une course-poursuite aux quatre coins du monde et dans deux époques différentes. Les missions prétextes s’enchaînent sans logique apparente dans un imbroglio scénaristique qui peine à dissimuler la vacuité extrême de son histoire. Comme si l’idée d’aller trucider à la pelle des saligauds de soviétiques, des pakistanais terroristes ennemis du monde libre et des marxistes mangeurs d’enfants en Amérique Latine suffisait à provoquer un intérêt profond pour cette mauvaise parodie de film de guerre. En cela, Call of Duty : Black Ops 2 renoue avec la tradition de la série en associant à un scénario vide des personnages creux. Il est en effet très difficile de s’identifier aux deux Mason, et même de s’intéresser à leur sort. À tel point qu’en découvrant un traitre dans notre équipe, nous nous sommes demandé : “Tiens, il était là celui-là ?”

David Mason est le héros de cet épisode

Guerre et paix

Pour le reste, la campagne solo remplit le cahier des charges d’un Call of Duty. C’est toujours la même rengaine : on arpente des couloirs, dans lesquels on tue des mecs armés pour avancer et tuer plus de mecs armés. Les sempiternelles phases de railshooter ou d’héroïsme made in USA, aussi faciles qu’extrêmement scriptées, viennent s’intercaler entre les échanges de tir. On doit se rendre à l’évidence et avouer tristement qu’une formule qui marchait jusque-là ne surprend plus. Les explosions, les terroristes qui déboulent à tout moment ne nous prennent plus par surprise. L’ennui guette. Et le spectacle hier “bigger than life” accuse aujourd’hui les trop nombreuses années d’un moteur graphique certes amélioré de jeu en jeu, mais jamais remplacé depuis 2005. Une doléance pourtant répétée à longueur d’années par les fans de la série. Résultat, des textures infâmes côtoient des explosions parfois à la limite du pathétique. Tout cela gâche les moments vraiment sympathiques et bien trop rares du jeu, comme la chevauchée en Afghanistan ou le vol au dessus des montagnes birmanes.

Il faut pourtant lui concéder un point, à ce Call of Duty : Black Ops 2. Il tente de se démarquer en apportant quelques innovations dans l’architecture des environnements, le déroulé du scénario ou encore des missions supplémentaires. Mais le résultat se révèle dans la majorité des cas inutile, voire catastrophique.

Il y a ces cartes parfois plus ouvertes et moins linéaires que ce à quoi la saga nous avait habitués. Mais, ambiance hollywoodienne oblige, il nous faut toujours suivre notre supérieur ou courir vers le prochain objectif, ce qui nous garde de sortir des sentiers battus. Les choix scénaristiques proposés lors des moments clés de l’aventure ? Gadgets. Certes, ils modifient quelque peu la fin de l’histoire, ce qui est un aspect intéressant. Mais le problème de rejouabilité du jeu que posent les couloirs et la répétitivité leur font perdre toute pertinence. On n’a pas nécessairement envie de se cogner les même péripéties scriptées pour une variation d’une histoire qui ne nous touche finalement que très peu.

Enfin, les missions des Forces Spéciales sont une véritable catastrophe. En vue du dessus, il s’agit de guider l’ensemble de nos troupes dans la zone de conflit, tout en gérant bien nos différentes unités. On peut à tout moment prendre le contrôle d’une unité au sol afin de prendre part directement à l’action. Mais l’intelligence artificielle trop limitée des forces adverses les pousse à foncer bêtement sur nos défenses. Pas beaucoup de challenge donc de ce coté là, il nous suffit de placer tranquillement nos unités sur les points stratégiques, de prendre le contrôle d’un soldat et de canarder tout ce qui bouge jusqu’à l’arrivée des renforts. Et rebelote. Aussi excitant que les missions de “tower defense” d’Assassin’s Creed : Révélation.

Les environnements réussis sont trop rares

A l’ouest, rien de nouveau

Enfin, Call of Duty c’est avant tout un mode multi solide. Et comme d’habitude, la série nous offre pléthore de modes de jeux pour fragger en ligne. Mais se reposer sur des bases, même excellentes, ne suffit pas toujours. Surtout lorsque les maps se paient le luxe de n’être ni très intéressantes, ni très étendues. Yacht, exiguë, étroite, mal agencée, se pose en parfait exemple de ce qu’il ne faut surtout pas designer dans un FPS multijoueur. Elles sont loin, les cartes au design parfait auxquelles nous avait habitués la série (Terminal dans Modern Warfare 2, pour ne citer qu’elle). Certaines sortent tout de même du lot, comme Hollywood Hills et ses postes de sniper sympathiques, où les petits couloirs cohabitent intelligemment avec les grands espaces. Mais dans l’ensemble, les spécificités d’un gameplay rapide, nerveux, très accessible, et où normalement les kills s’enchaînent simplement sont sous-exploitées. Exit donc les coins chauds dans lesquels les joueurs se bastonnent sévèrement comme par le passé.

Les nouveaux items ou les bonus de série de frags ne sauvent pas ce multi trop convenu : les drones que l’on remporte n’apportent qu’un dérivé à des objets déjà vus précédemment comme l’hélicoptère des Modern Warfare. Les nouvelles armes ne changent pas le feeling très arcade de la série. Autant d’éléments très classiques qui plairont au fans sans pour autant parvenir à les combler ni les étonner. Dommage, encore une fois, que la communauté s’avère aussi médiocre. La mauvaise ambiance règne sur les serveurs ce qui dessert encore l’expérience. Nous assistons impuissants à de nombreux échanges véhéments qui impliquent même les mamans des joueurs.

Enfin, il nous faut aborder le désormais célèbre mode zombies présent depuis Call of Duty : World at War en 2008. Des cartes toutes petites, des vagues de zombies, le concept est toujours aussi simpliste. Que restera-t-il après la mode des zombies ? La survie à deux équipes, dans laquelle on empêche le survivants du camps adverse de ranimer leurs coéquipiers à coup de couteau est à mille lieux des autres modes multijoueur du jeu : l’action y est molle et l’on s’ennuie ferme.

Le multi n’a pas bougé d’un iota

L’histoire de Call of Duty : Black Ops 2 illustre parfaitement les travers dans lesquels est tombée une excellente série. Les insupportables sauts dans le temps du mode solo font écho à cette incapacité chronique à lâcher ce qui a fait le succès de la franchise. Résultat, si le multijoueur qui a fait ses preuves parvient encore à amuser malgré des maps peu inspirées, le manque global de nouveauté vraiment pertinente et pas seulement cosmétique ne parvient plus à masquer les signes de fatigue. Au rythme d’un Call of Duty par an, Activision s’est lancé dans une course échevelée qui est en train de tuer sa poule aux œufs d’or. Les ventes de ce Call of Duty : Black Ops 2 sont encore colossales, c’est indéniable, mais les joueurs ne seront plus dupes très longtemps.

Les missions des Forces Spéciales sont un ratage
Chaque année, les arbres se dénudent et l’hiver s’installe tranquillement, on attend le beaujolais nouveau en sachant qu’il n’est pas bon mais festif, et les mêmes fans font la queue sur les Champs Élysées pour acheter leur Call of Duty annuel. Après avoir sorti en 2010 un Black Ops très réussi, le studio Treyarch s’est fixé pour but de renouveler la franchise avec Call of Duty : Black Ops 2. Mais est-il vraiment possible, en cette fin de cycle des consoles, de relancer une série qui a déjà donnée tout ce qu’elle a ?

Call of Duty : Black Ops 2 nous fait découvrir la guerre en 2025. Et croyez-nous, elle a bien changé. Les soldats de terrain devenus rares sont progressivement remplacés par des drones et des machines de combat autonomes. C’est dans ce contexte déshumanisé qu’un terroriste international, Raul Menendez, fait planer une menace obscure contre le monde libre (traduire : les États-Unis). Dans la peau de David Mason, nous devons trouver un moyen de l’arrêter, en nous servant de tout l’arsenal moderne imaginé par Treyarch. Mais pour bien comprendre les origines de Menendez, il faut également incarner le père de David, Alex Mason (héros de Black Ops 1) lors de flashbacks qui nous ramènent au cœur des 80’s.

Les graphismes font peine à voir

La guerre du futur

Alors que Black Ops avait pris tout le monde de court en construisant une histoire intéressante, son successeur atteint des profondeurs abyssales de nullité scénaristique.
Pour attraper Menendez, l’intrigue nous entraîne dans une course-poursuite aux quatre coins du monde et dans deux époques différentes. Les missions prétextes s’enchaînent sans logique apparente dans un imbroglio scénaristique qui peine à dissimuler la vacuité extrême de son histoire. Comme si l’idée d’aller trucider à la pelle des saligauds de soviétiques, des pakistanais terroristes ennemis du monde libre et des marxistes mangeurs d’enfants en Amérique Latine suffisait à provoquer un intérêt profond pour cette mauvaise parodie de film de guerre. En cela, Call of Duty : Black Ops 2 renoue avec la tradition de la série en associant à un scénario vide des personnages creux. Il est en effet très difficile de s’identifier aux deux Mason, et même de s’intéresser à leur sort. À tel point qu’en découvrant un traitre dans notre équipe, nous nous sommes demandé : “Tiens, il était là celui-là ?”

David Mason est le héros de cet épisode

Guerre et paix

Pour le reste, la campagne solo remplit le cahier des charges d’un Call of Duty. C’est toujours la même rengaine : on arpente des couloirs, dans lesquels on tue des mecs armés pour avancer et tuer plus de mecs armés. Les sempiternelles phases de railshooter ou d’héroïsme made in USA, aussi faciles qu’extrêmement scriptées, viennent s’intercaler entre les échanges de tir. On doit se rendre à l’évidence et avouer tristement qu’une formule qui marchait jusque-là ne surprend plus. Les explosions, les terroristes qui déboulent à tout moment ne nous prennent plus par surprise. L’ennui guette. Et le spectacle hier “bigger than life” accuse aujourd’hui les trop nombreuses années d’un moteur graphique certes amélioré de jeu en jeu, mais jamais remplacé depuis 2005. Une doléance pourtant répétée à longueur d’années par les fans de la série. Résultat, des textures infâmes côtoient des explosions parfois à la limite du pathétique. Tout cela gâche les moments vraiment sympathiques et bien trop rares du jeu, comme la chevauchée en Afghanistan ou le vol au dessus des montagnes birmanes.

Il faut pourtant lui concéder un point, à ce Call of Duty : Black Ops 2. Il tente de se démarquer en apportant quelques innovations dans l’architecture des environnements, le déroulé du scénario ou encore des missions supplémentaires. Mais le résultat se révèle dans la majorité des cas inutile, voire catastrophique.

Il y a ces cartes parfois plus ouvertes et moins linéaires que ce à quoi la saga nous avait habitués. Mais, ambiance hollywoodienne oblige, il nous faut toujours suivre notre supérieur ou courir vers le prochain objectif, ce qui nous garde de sortir des sentiers battus. Les choix scénaristiques proposés lors des moments clés de l’aventure ? Gadgets. Certes, ils modifient quelque peu la fin de l’histoire, ce qui est un aspect intéressant. Mais le problème de rejouabilité du jeu que posent les couloirs et la répétitivité leur font perdre toute pertinence. On n’a pas nécessairement envie de se cogner les même péripéties scriptées pour une variation d’une histoire qui ne nous touche finalement que très peu.

Enfin, les missions des Forces Spéciales sont une véritable catastrophe. En vue du dessus, il s’agit de guider l’ensemble de nos troupes dans la zone de conflit, tout en gérant bien nos différentes unités. On peut à tout moment prendre le contrôle d’une unité au sol afin de prendre part directement à l’action. Mais l’intelligence artificielle trop limitée des forces adverses les pousse à foncer bêtement sur nos défenses. Pas beaucoup de challenge donc de ce coté là, il nous suffit de placer tranquillement nos unités sur les points stratégiques, de prendre le contrôle d’un soldat et de canarder tout ce qui bouge jusqu’à l’arrivée des renforts. Et rebelote. Aussi excitant que les missions de “tower defense” d’Assassin’s Creed : Révélation.

Les environnements réussis sont trop rares

A l’ouest, rien de nouveau

Enfin, Call of Duty c’est avant tout un mode multi solide. Et comme d’habitude, la série nous offre pléthore de modes de jeux pour fragger en ligne. Mais se reposer sur des bases, même excellentes, ne suffit pas toujours. Surtout lorsque les maps se paient le luxe de n’être ni très intéressantes, ni très étendues. Yacht, exiguë, étroite, mal agencée, se pose en parfait exemple de ce qu’il ne faut surtout pas designer dans un FPS multijoueur. Elles sont loin, les cartes au design parfait auxquelles nous avait habitués la série (Terminal dans Modern Warfare 2, pour ne citer qu’elle). Certaines sortent tout de même du lot, comme Hollywood Hills et ses postes de sniper sympathiques, où les petits couloirs cohabitent intelligemment avec les grands espaces. Mais dans l’ensemble, les spécificités d’un gameplay rapide, nerveux, très accessible, et où normalement les kills s’enchaînent simplement sont sous-exploitées. Exit donc les coins chauds dans lesquels les joueurs se bastonnent sévèrement comme par le passé.

Les nouveaux items ou les bonus de série de frags ne sauvent pas ce multi trop convenu : les drones que l’on remporte n’apportent qu’un dérivé à des objets déjà vus précédemment comme l’hélicoptère des Modern Warfare. Les nouvelles armes ne changent pas le feeling très arcade de la série. Autant d’éléments très classiques qui plairont au fans sans pour autant parvenir à les combler ni les étonner. Dommage, encore une fois, que la communauté s’avère aussi médiocre. La mauvaise ambiance règne sur les serveurs ce qui dessert encore l’expérience. Nous assistons impuissants à de nombreux échanges véhéments qui impliquent même les mamans des joueurs.

Enfin, il nous faut aborder le désormais célèbre mode zombies présent depuis Call of Duty : World at War en 2008. Des cartes toutes petites, des vagues de zombies, le concept est toujours aussi simpliste. Que restera-t-il après la mode des zombies ? La survie à deux équipes, dans laquelle on empêche le survivants du camps adverse de ranimer leurs coéquipiers à coup de couteau est à mille lieux des autres modes multijoueur du jeu : l’action y est molle et l’on s’ennuie ferme.

Le multi n’a pas bougé d’un iota

L’histoire de Call of Duty : Black Ops 2 illustre parfaitement les travers dans lesquels est tombée une excellente série. Les insupportables sauts dans le temps du mode solo font écho à cette incapacité chronique à lâcher ce qui a fait le succès de la franchise. Résultat, si le multijoueur qui a fait ses preuves parvient encore à amuser malgré des maps peu inspirées, le manque global de nouveauté vraiment pertinente et pas seulement cosmétique ne parvient plus à masquer les signes de fatigue. Au rythme d’un Call of Duty par an, Activision s’est lancé dans une course échevelée qui est en train de tuer sa poule aux œufs d’or. Les ventes de ce Call of Duty : Black Ops 2 sont encore colossales, c’est indéniable, mais les joueurs ne seront plus dupes très longtemps.

Les missions des Forces Spéciales sont un ratage

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Notre avis

Éculé
Note : 4  /  10
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