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[Test] The Talos Principle – Puzzle or not puzzle ? [PC]

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Nous avions découvert The Talos Principle à la gamescom de cette année, sous l’oeil attentif de Tom Jubert (narrative designer sur FTL et The Swapper, entre…

Nous avions découvert The Talos Principle à la gamescom de cette année, sous l’oeil attentif de Tom Jubert (narrative designer sur FTL et The Swapper, entre autres). Nous avions pu apprécier un puzzle game tout en détente, ardu par moments et mâtiné de quelques questions existentielles. La démo nous avait plu, mais qu’en est-il du jeu ?

Avec the Talos Principle, les développeurs de Croteam s’éloignent complètement de l’ambiance Serious Sam et partent en tête à queue dans un puzzle game philosophique à la première personne. Le joueur est lâché dans de vastes plaines recouvertes de ruines, sans raisons apparentes. Puis on farfouille et on tombe sur de petites zones délimitées par un portail d’énergie derrière lesquelles s’abritent des énigmes à chaque fois un peu plus complexes. Rien ne rentre, rien ne sort : nous sommes seuls face à une poignée d’outils qu’il faudra assembler et remuer dans tous les sens pour résoudre le puzzle, sortir, et recommencer plus loin. Puis un moment, une voix mystérieuse (beaucoup trop solennelle pour être vraiment prise au sérieux) se met à ponctuer nos allées et venues. Un dieu nous met à l’épreuve, et l’on devine rapidement derrière l’habillage greco-romain en décrépitude de sombres machinations à mi-chemin entre les univers de Matrix et de Portal. Ajoutez-y des Tétrominos en guise de récompenses pour chaque énigme résolue, et vous tenez là le concept du jeu.

Un aperçu des énigmes. Le thème du jour : les rayons lasers bicolores.
Un aperçu des énigmes. Le thème du jour : les rayons lasers bicolores.

Les énigmes de The Talos Principle nous proposent un assemblage de choses nous rappelant souvent, dans l’utilisation des éléments du décor, les salles d’expérimentations aseptisées de Portal, le Portal Gun (et l’humour) en moins. Parmi les outils récurrents pour nous frayer un chemin, le jeu nous fournit des sortes de trépieds jaunes qui activent ou désactivent des barrières d’énergie et des pièges à base de drones explosifs et de tourelles mitrailleuses. Les énigmes sont très linéaires au début, elles se complexifient au fur et à mesure mais demandent surtout une bonne analyse du terrain. On pense notamment aux faisceaux lasers de couleurs différentes qui permettent d’ouvrir plusieurs mécanismes à la fois (mais qui ne doivent jamais se croiser), ou au mécanisme du doppleganger temporel directement emprunté à Braid.

Le trépied en proie a un doute métaphysique face à son destin de trépied.
Le trépied en proie à un doute métaphysique face à son destin de trépied.

Pour nous accrocher, The Talos Principle joue la carte du méta et des cours de philo de terminale. Au coeur des plaines tantôt verdoyantes, tantôt sablonneuses, des ordinateurs aux fonctions très limitées ponctuent nos errances en nous racontant plusieurs couches d’histoires entremêlées. Des échanges de mails entre les concepteurs du programme dans lequel on navigue et, par moments, des interrogations sur la place de l’homme dans la nature ou son sentiment vis-à-vis des machines et de leur portée sur le monde. Si le joueur a encore plus de temps à perdre il peut même débattre avec une I.A. qui trouve toujours une réponse imparable pour vous faire « réfléchir ». Voilà le véritable but de The Talos Principle : compléter des puzzles et vous inviter régulièrement à vous interroger sur le sens de la vie et sur ce que vous allez manger ce midi. On se moque un peu, mais on sent parfois le malaise poindre dans le décalage entre grandes questions existentielles et accumulation presque maladive de puzzles, de textes, d’enregistrements et d’étoiles cachés.

Par contre, les décors tabassent pas mal.
Par contre, les décors tabassent pas mal.

C’est bien là le souci : après quelques heures de jeu, tout semble uniquement basé sur l’interprétation libre et le discours postgame. Un gameplay simpliste, des questions profondes, mais un manque flagrant de cause à effet entre énigmes et papotages. The Talos Principle veut nous vendre une ambiance sans prendre le temps d’établir une vraie connexion entre le jeu et le joueur. Du coup on épluche des couches de narration tranquillement, selon l’envie, on résout deux-trois puzzles et on tente de décrocher une étoile cachée, selon la motivation, mais au final, que faisons-nous à part résoudre des casse-têtes posés ça et là et nous balader dans de jolis décors vides ?


The Talos Principle est un puzzle game reposant, un agréable mélange d’influences qui manque toutefois de défis et de solides points d’attaches pour nous aspirer complètement dans son univers. De gentilles prises de tête qui piochent dans le meilleur du jeu vidéo moderne sur fond de musique du monde et de questionnements philosophiques, pourquoi pas après tout ? Mais c’est au moment de passer à la caisse que vous serez un peu refroidi. À 40 boules le joujou, c’est cher, très cher payé face à un Portal Pack deux fois moins onéreux (quand il n’est pas en soldes onze mois sur douze) et mille fois plus stimulant. À vous de voir si vous tenez absolument à rouvrir le débat du rapport qualité/prix d’une oeuvre. Nous préférons fermer ce test sur une autre question existentielle : au fond, qu’est-ce que l’homme face à un porte-monnaie bien trop garni et du temps à perdre à glaner des collectibles ?

Nous avions découvert The Talos Principle à la gamescom de cette année, sous l’oeil attentif de Tom Jubert (narrative designer sur FTL et The Swapper, entre autres). Nous avions pu apprécier un puzzle game tout en détente, ardu par moments et mâtiné de quelques questions existentielles. La démo nous avait plu, mais qu’en est-il du jeu ?

Avec the Talos Principle, les développeurs de Croteam s’éloignent complètement de l’ambiance Serious Sam et partent en tête à queue dans un puzzle game philosophique à la première personne. Le joueur est lâché dans de vastes plaines recouvertes de ruines, sans raisons apparentes. Puis on farfouille et on tombe sur de petites zones délimitées par un portail d’énergie derrière lesquelles s’abritent des énigmes à chaque fois un peu plus complexes. Rien ne rentre, rien ne sort : nous sommes seuls face à une poignée d’outils qu’il faudra assembler et remuer dans tous les sens pour résoudre le puzzle, sortir, et recommencer plus loin. Puis un moment, une voix mystérieuse (beaucoup trop solennelle pour être vraiment prise au sérieux) se met à ponctuer nos allées et venues. Un dieu nous met à l’épreuve, et l’on devine rapidement derrière l’habillage greco-romain en décrépitude de sombres machinations à mi-chemin entre les univers de Matrix et de Portal. Ajoutez-y des Tétrominos en guise de récompenses pour chaque énigme résolue, et vous tenez là le concept du jeu.

Un aperçu des énigmes. Le thème du jour : les rayons lasers bicolores.
Un aperçu des énigmes. Le thème du jour : les rayons lasers bicolores.

Les énigmes de The Talos Principle nous proposent un assemblage de choses nous rappelant souvent, dans l’utilisation des éléments du décor, les salles d’expérimentations aseptisées de Portal, le Portal Gun (et l’humour) en moins. Parmi les outils récurrents pour nous frayer un chemin, le jeu nous fournit des sortes de trépieds jaunes qui activent ou désactivent des barrières d’énergie et des pièges à base de drones explosifs et de tourelles mitrailleuses. Les énigmes sont très linéaires au début, elles se complexifient au fur et à mesure mais demandent surtout une bonne analyse du terrain. On pense notamment aux faisceaux lasers de couleurs différentes qui permettent d’ouvrir plusieurs mécanismes à la fois (mais qui ne doivent jamais se croiser), ou au mécanisme du doppleganger temporel directement emprunté à Braid.

Le trépied en proie a un doute métaphysique face à son destin de trépied.
Le trépied en proie à un doute métaphysique face à son destin de trépied.

Pour nous accrocher, The Talos Principle joue la carte du méta et des cours de philo de terminale. Au coeur des plaines tantôt verdoyantes, tantôt sablonneuses, des ordinateurs aux fonctions très limitées ponctuent nos errances en nous racontant plusieurs couches d’histoires entremêlées. Des échanges de mails entre les concepteurs du programme dans lequel on navigue et, par moments, des interrogations sur la place de l’homme dans la nature ou son sentiment vis-à-vis des machines et de leur portée sur le monde. Si le joueur a encore plus de temps à perdre il peut même débattre avec une I.A. qui trouve toujours une réponse imparable pour vous faire « réfléchir ». Voilà le véritable but de The Talos Principle : compléter des puzzles et vous inviter régulièrement à vous interroger sur le sens de la vie et sur ce que vous allez manger ce midi. On se moque un peu, mais on sent parfois le malaise poindre dans le décalage entre grandes questions existentielles et accumulation presque maladive de puzzles, de textes, d’enregistrements et d’étoiles cachés.

Par contre, les décors tabassent pas mal.
Par contre, les décors tabassent pas mal.

C’est bien là le souci : après quelques heures de jeu, tout semble uniquement basé sur l’interprétation libre et le discours postgame. Un gameplay simpliste, des questions profondes, mais un manque flagrant de cause à effet entre énigmes et papotages. The Talos Principle veut nous vendre une ambiance sans prendre le temps d’établir une vraie connexion entre le jeu et le joueur. Du coup on épluche des couches de narration tranquillement, selon l’envie, on résout deux-trois puzzles et on tente de décrocher une étoile cachée, selon la motivation, mais au final, que faisons-nous à part résoudre des casse-têtes posés ça et là et nous balader dans de jolis décors vides ?


The Talos Principle est un puzzle game reposant, un agréable mélange d’influences qui manque toutefois de défis et de solides points d’attaches pour nous aspirer complètement dans son univers. De gentilles prises de tête qui piochent dans le meilleur du jeu vidéo moderne sur fond de musique du monde et de questionnements philosophiques, pourquoi pas après tout ? Mais c’est au moment de passer à la caisse que vous serez un peu refroidi. À 40 boules le joujou, c’est cher, très cher payé face à un Portal Pack deux fois moins onéreux (quand il n’est pas en soldes onze mois sur douze) et mille fois plus stimulant. À vous de voir si vous tenez absolument à rouvrir le débat du rapport qualité/prix d’une oeuvre. Nous préférons fermer ce test sur une autre question existentielle : au fond, qu’est-ce que l’homme face à un porte-monnaie bien trop garni et du temps à perdre à glaner des collectibles ?

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