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[Test] Unravel – Le plateformer tricostaud

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Si Electronic Arts nous habitue plutôt à de grosses productions, cette année l’éditeur a choisi de donner sa chance au petit studio suédois Coldwood Interactive pour…

Si Electronic Arts nous habitue plutôt à de grosses productions, cette année l’éditeur a choisi de donner sa chance au petit studio suédois Coldwood Interactive pour sortir un peu de son schéma traditionnel. Unravel a fait sensation dès sa toute première présentation lors de l’E3 2015, où il représentait un îlot de fraîcheur au milieu des séries annualisées. Ce petit jeu de plateforme qui met en scène un adorable personnage de laine sort tranquillement en ce mois de février, au milieu d’autres projets de petite ou de moyenne taille comme Firewatch ou The Witness. Voyons si on supporte cette petite laine en cet hiver inhabituellement chaud.

Yarny a un vrai problème dans sa petite vie, il est toujours attaché. Heureusement, ça n’entrave pas la plupart de ses mouvements, car il n’a peur de s’effiler. Vous l’aurez donc compris, à force d’avancer, il finira inévitablement par tomber à court de laine. C’est pourquoi le seul moyen de progresser sera d’aller de bobine en bobine, histoire de reprendre un peu d’épaisseur. Une fois rabiboché, l’endroit devient son nouveau point d’attache doublé d’un checkpoint . Yarny pourra ainsi repartir sur quelques mètres à la recherche de la prochaine recharge.

Tout l’enjeu sera donc d’optimiser son parcours pour que la laine ne manque pas et qu’on puisse atteindre la prochaine étape. Il arrivera régulièrement que l’objectif soit bien en vue, mais que la laine vienne à faire défaut au dernier moment. Dans ces cas-là, notre héros n’a pas d’autre choix que de revenir sur ses pas en suivant son propre fil. Car si on ne fait pas attention, on passe par ci, on passe par là, et le fil passe avec nous, ce qui pose inévitablement problème à un moment ou à un autre. Le secret sera donc de trouver le chemin le mieux optimisé quitte à le refaire pour économiser les derniers centimètres nécessaires à la complétion des différentes portions d’un niveau. Certaines sections sont d’ailleurs uniquement basées sur la bonne gestion de la laine. Le joueur devra toujours garder à l’esprit que ses pas sont comptés.

Toutefois, la laine n’est pas qu’un fardeau, elle représente également le principal atout du petit Yarny. Appuyez sur la gâchette droite et il lancera un fil, tel un lasso. Il pourra ainsi se suspendre à des points d’attache indiqués à l’écran et se balancer pour atteindre des plateformes en hauteur. Il peut également utiliser ce lasso pour accrocher et tirer certains éléments du décor, pour déblayer le passage ou déplacer un élément qui peut s’avérer utile ailleurs.

L’autre gâchette sert quant à elle à bloquer la laine qui s’échappe de Yarny. Cela peut sembler inutile dans l’absolu, mais c’est très pratique pour s’assurer, comme en escalade. En effet, si la laine n’est pas attachée trop loin et si cette gâchette est pressée, Yarny pourra s’éviter une chute mortelle. Il peut également faire un nœud sur les points d’accroche qu’il rencontre. En faisant cela, la gâchette gauche est synonyme de sécurité. Car, en bloquant sa laine, il pourra aussi remonter en rappel ou grimper à la corde à partir de ce point. Le joueur prudent fera attention de s’attacher le plus souvent possible et de se tenir prêt à bloquer la laine pour prévenir les accidents.

Dernière mécanique d’importance, Yarny peut créer des ponts en liant des points d’attache pas trop éloignés. Il pourra ensuite s’en servir comme un trampoline, ou comme passerelle pour transporter des objets au-dessus de fossés. La synergie de ces mécaniques n’est pas vraiment naturelle, même si le jeu fait tout pour introduire ces notions en douceur. Elles sont simplement difficiles à intégrer. Les premiers chapitres du jeu peuvent ainsi paraître difficiles. On tâtonne beaucoup, on cherche à comprendre comment s’utilisent les deux gâchettes, on résout des énigmes sans trop savoir comment… Mais avec le temps, la gestion des capacités de Yarny devient bien plus instinctive. Le joueur entre alors dans « la zone ». Vous savez ? Ce moment où vous n’avez même plus besoin de réfléchir à une action pour que vos doigts l’effectuent pour vous. Ce moment où la notion de moyen disparaît de votre cerveau ce qui vous permet de ne plus réfléchir à comment faire une action. Vous la faites juste. Eh bien, cette « zone » met un peu de temps à venir avec Unravel. Mais une fois qu’elle est là, votre cerveau sera entièrement disposé à la résolution des énigmes et à la réussite de certains passages corsés.

[nextpage title=”La tête et les jambes”]

Les niveaux sont longs et compartimentés. Ils feront soit appel à votre capacité à bien gérer le grappin soit à la résolution d’énigmes. Certaines d’entre elles sont parfois retorses et demanderont d’attacher des éléments mobiles entre eux pour les fixer. C’est par exemple le cas d’une balançoire à bascule dont il faudra réussir à relier une des extrémités à une fixation au sol afin que Yarny puisse s’échapper par les hauteurs. Certaines autres demanderont de jouer avec des leviers pour faire monter le niveau de l’eau tout en faisant attention à ne pas finir vous-même à la flotte (ce qui est en général synonyme de mort).

La courbe de difficulté du jeu se révèle assez étrange. Certains niveaux très difficiles arriveront très tôt dans le jeu avec des énigmes assez alambiquées qui pourraient provoquer des blocages frustrants chez certains. Puis, arrivé vers la moitié du jeu, c’est tout le contraire. Les énigmes laissent place à des phases de plateforme qui demanderont précision et réflexes. Pour un puzzle plateformer comme celui-là, c’est étonnant de ne pas voir une alternance entre les deux orientations au sein même des niveaux. Il en résulte quelques passages ponctuels particulièrement énervants, surtout quand il s’agit de bien gérer la physique de Yarny, pas désagréable, mais assez rigide malgré tout. Heureusement, le dernier tiers du jeu ramène un peu de calme dans tout ça et renouera avec les mécaniques du début tout en en réintroduisant une ou deux nouvelles.

Pour le reste, vos yeux en auront pour leur argent. Les effets de flou sont utilisés intelligemment pour différencier ce qui appartient au décor de ce qui appartient au level design. Cela permet également de donner un côté arty et intimiste sans relever d’une technique irréprochable. Cependant, les textures sont très joliment travaillées et, à l’instar d’un Pikmin 3, parviennent vraiment à donner l’impression d’être tout petit dans des décors naturels. La musique à base de violon folk est dans l’ensemble réussie et agréable, mais elle finit également par casser un peu les oreilles sur des niveaux qui finissent par être très longs

L’histoire est quant à elle bien racontée, notamment sur la fin. Elle n’a rien d’exceptionnel, mais la mise en scène est subtile et ne tombe pas dans le tire-larmes. Yarny représente le fil de cette histoire et range les souvenirs comme on range la chambre d’un enfant. Ces mêmes souvenirs sont représentés au sein même des niveaux et il ne faudra pas bien longtemps au joueur pour comprendre où le jeu veut en venir. Le jeu dévoile sa conclusion au bout d’une demi-douzaine d’heures si vous jouez normalement, sans vous presser ni lambiner. Cependant, cela dépendra énormément de votre capacité à intégrer la physique un peu particulière de la laine et des énigmes qui en découleront. Et pour ceux qui en voudraient encore, il y a toujours les incontournables collectibles facultatifs à ramasser. Il y en a cinq par niveaux et il n’est vraiment pas aisé de tous les trouver du premier coup.

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Notre avis

Doté d’un charme indéniable et d’un système de jeu solide et intelligent, Unravel pêche peut-être par sa capacité à renouveler ses énigmes. Le jeu se retrouve ainsi obligé de compenser avec des phases de plateformes qui, si elles sont honnêtes, restent quand même moins intéressantes que les phases plus intellectuelles. Son aspect artistique maîtrisé et sa bienveillance générale jouent cependant en sa faveur. Unravel évite également le sentimentalisme béat qu'on pouvait craindre ce qui finit de l’asseoir comme une expérience douce et agréable sur la longueur.

Unravel est disponible pour 20 € sur PC (Origin), PS4 et Xbox One.
Note : 7.5  /  10
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