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Crise ou pas crise dans le jeu vidéo ?

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Je sais, écrire un billet comme ça, c’est aussi prétentieux que “En quoi le jeu vidéo est un art” mais chacun son truc. Enfonçons une porte…

Je sais, écrire un billet comme ça, c’est aussi prétentieux que “En quoi le jeu vidéo est un art” mais chacun son truc.

Enfonçons une porte ouverte : c’est la crise. Voilà. Seulement depuis quelques temps, je m’exaspère de lire à droite et à gauche que les éditeurs suppriment des emplois à cause de la crise.

C’est tellement facile.

La crise économique actuelle pourrait/peut toucher le secteur de deux façons distinctes :

D’un côté le ralentissement de la demande : vous qui achetez moins de jeux. Pour le moment le phénomène ne se fait pas ressentir chez nous ou aux USA. Le Japon semble un peu plus touché. Merci l’effet Noël ? Sans doute. Ceci touche/toucherait directement les éditeurs, qui attendent de voir l’évolution du marché début 2009 avant de signer de nouveaux jeux auprès des développeurs. S’il y a des licenciements actuellement, l’excuse de la crise est bidon : c’est preuve d’une mauvaise gestion passée. Les économistes ont tendance à dire que les crises sont bonnes pour nettoyer les mauvais entrepreneurs et ne laisser que les plus forts. C’est ce qui se passera sûrement dans le jeu vidéo.

Le secteur risque donc de se consolider une fois les esprits calmés. Comme tous les journaux lambdas vous l’ont montré en pleurs : les cours des bourses mondiales ont chuté. Ce qui veut dire que les plus forts et résistants financièrement, qui sont aussi ceux qui ont bien anticipé le marché avec le casual, vont racheter pour des bouchées de pain les autres. Le phénomène s’était vu après la crise de 1929 dans le secteur du cinéma. Bis répétita ?

D’un autre côté un rétrécissement de l’offre de crédit : l’industrie dépend de façon cruciale de la bonne volonté de prêteurs disposés à avancer des fonds assez risqués, pour une période assez longue (pensée émue pour ceux qui ont investi dans duke nukem forever…). Dans les conditions de crédit actuelles et de perception du risque, on peut s’attendre à une certaine frilosité, qui va pénaliser les développeurs de taille moyenne ayant des jeux en cours de développement et pas assez de ressources propres. Les banques étant plus que frileuses à l’heure actuelle, certains studios risquent de fermer faute d’éditeur et/ou de banque prêts à avancer l’argent.

La crise économique sert d’alibi pour effacer de mauvais choix stratégiques de la part d’éditeurs. Demandez vous simplement pourquoi Electronic Arts licencie et Ubisoft recrute. Vilaine crise.

Bien sûr tout ceci n’est que mon avis de joueur/étudiant en économie. Si un professionel du secteur veut apporter des précisions, il est le bienvenu.

Eclairez-moi, éclairez-nous.

Merci à Eric Viennot et Alexandre Delaigue pour leurs contributions.

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