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[Test] Quantum Break : J’aime Quantum raconte des histoires [Xbox One, PC]

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Remedy aime raconter des histoires. Mais le studio finlandais aime-t-il encore faire des jeux ? C’est la question que pose ce Quantum Break, nouvelle licence forte…

Remedy aime raconter des histoires. Mais le studio finlandais aime-t-il encore faire des jeux ? C’est la question que pose ce Quantum Break, nouvelle licence forte de Microsoft.

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La réputation de Remedy n’est plus à prouver. Au début des années 2000 sortait l’excellent Max Payne, shooter distillant habilement son ambiance et son scénario dans un gameplay novateur pour l’époque. En 2010 sortait Alan Wake, qui continuait sur cette lancée, mais se montrait moins innovant dans son gameplay. En 2016, Quantum Break est le dernier né du studio. Si son histoire est la plus solide du CV de son créateur, ses phases de jeux, en revanche, ne fonctionnent plus si bien que ça.

Littlefinger, c'est toi ?
Littlefinger, c’est toi ?

Quantum Break propose une histoire fleuve et bien écrite. Une histoire sur laquelle Remedy a mis tout son cœur. Le joueur incarne Wayne Rooney Jack Joyce (Shawn Ashmore), baroudeur qui revient à Riverport voir l’expérience temporelle de son ami de longue date, Paul Serene (Aidan Gillen). Mais quand William (Dominic Monaghan), le frère de Jack, pointe le bout de son nez, tout part en sucette. Et voilà notre héros pris dans un méli-mélo qui mélange voyages temporels, multinationales diaboliques et apocalypse.

L’histoire est distillée à travers des cinématiques in-game (très nombreuses), ainsi que par des écrits, enregistrements vocaux et vidéos disséminées dans l’environnement. La masse scénaristique est impressionnante, Remedy ne ratant jamais une occasion pour enrichir l’univers. Jamais dans un média autre que la littérature nous n’avions vu autant de soin apporté à l’univers d’un thriller.

Néanmoins, la propension des scénaristes de Remedy à donner beaucoup pourrait noyer les plus casuals sous une tonne d’informations, plus ou moins utile à la bonne compréhension de l’histoire. Il est également évident que s’arrêter entre deux fusillades pour lire des mails interminables casse quelque peu le rythme. Mais Remedy cherche avant tout à proposer un univers avant de proposer un jeu ; une histoire classique mais solide basée sur les voyages dans le temps.

Les épisodes développent les personnages secondaires
Les épisodes développent les personnages secondaires

Le pari le plus osé, ici, c’est la diffusion d’épisodes proposés tout au long du jeu. A chaque fin d’acte, Quantum Break nous propose une jonction, un choix cornélien qui influera sur la suite de l’histoire. S’ensuit un épisode en live action d’une vingtaine de minutes, diffusé en streaming. C’est lors de ces séquences que nous sentons la réelle implication de Remedy dans son histoire. Dans ces épisodes (construits comme ceux d’une série TV), nous y suivons les personnages principaux (bien entendu incarnés par les acteurs choisis pour le jeu), mais également les personnages secondaires, qui agissent sur le scénario au-delà du jeu.

C’est ici la grosse prise de risque du titre, qui a pour ambition de narrer une même histoire à partir de beaucoup de points de vue différents. Et étonnement, la chose fonctionne très bien. Malgré une qualité qui fait parfois plus penser à une web-série qu’à une série Netflix, on prend plaisir à découvrir le destin croisé de tous ces personnages, souvent bien écrits, et à suivre cette méta-histoire jamais fouillis et diablement dense.

[nextpage title=”J’aime pas trop Quantum laisse jouer”]

Concernant le gameplay, les choses se corsent. D’un classicisme absolu, Quantum Break ne surprend jamais dans ce domaine, donnant la désagréable impression d’être face ç un Alan Wake remanié. Le joueur évolue donc dans des décors forts jolis (même en 720p), enchaînant les phases d’exploration, d’énigmes et de gun-fights. Si ces deux premières se montrent agréables, c’est bien l’action qui pêche.

Les pouvoirs n'ont de temps que le nom
Les pouvoirs n’ont de temps que le nom


Quantum Break
venait avec une promesse : laisser la possibilité au joueur de contrôler le temps. La promesse n’est malheureusement pas tenue, tant la chose est mal maîtrisée. Les gun-fights ronflants s’enchaînent sans passion, à grands coups d’ennemis de plus en plus forts et de cover-system automatique. Ils sont pimentés par l’utilisation à outrance des pouvoirs du héros, qui malheureusement laissent de côté l’aspect temporel (un bouclier du temps qui n’a de temps que de nom). Nous aurions aimé pouvoir jouer avec le chronomètre, comme rembobiner le fil de l’horloge en pleine action, par exemple. A croire que Remedy n’a fait que réutiliser les anciennes formules d’Alan Wake.

Les phases d'action s'enchaînent sans passion
Les phases d’action s’enchaînent sans passion

Les pouvoirs de Jack ne prennent leur sens que dans les endroits scriptés. L’histoire décide quand vous arrêtez le temps, ou quand vous le remontez dans les phases narratives ou les phases d’énigmes. Des scènes très réussies (les meilleures du jeu), par ailleurs, mais sur lesquelles le joueur n’a aucune maîtrise. Dommage. Représentant plus des deux tiers du jeu, ces phases sont avant tout dédiées à améliorer l’histoire via des dialogues, des éléments à récupérer et des phases de plateformes scénarisées.

Néanmoins, on se prend au jeu de cette série Netflix améliorée. Le joueur ne continue pas pour s’éclater, pour avoir le droit à d’autres moments d’actions épiques, mais bien pour découvrir la finalité de cette histoire très solide. Cela en fait-il un bon jeu ? Pas vraiment. Mais si vous aimez les scénarios retors, attendez une bonne promo pour vous plonger 10-15 heures dans l’univers de Quantum Break.

Quantum Break, disponible sur Xbox One et PC

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Notre avis

Projet ambitieux voulant mêler les médias, Quantum Break se montre inégal dans sa réalisation. Si le scénario et l'écriture sont à saluer, tant le travail de Remedy se montre méticuleux, on regrette cependant des phases des jeux peu accrocheuses et des phases d'action ennuyeuses.
Note : 6  /  10
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